Ce que préfère Leila-Sophie c’est démêler les pelotes emmêlées ! Entre le côté humain et le côté technique, son coeur balance souvent. C’est l’alliance des deux qui font sa satisfaction.
Quel est ton métier ?
Je suis en charge de la mise en place technique et humaine de la post-production d’une émission.
Comment t’organises-tu ?
J’interviens au début de la post-production et parfois au moment du tournage pour savoir avec quoi et comment l’émission va se tourner. J’avance avec un chef de projet afin de cerner son organisation et ses objectifs éditoriaux. À moi ensuite de trouver les personnes compétentes pour mener à bien la post-production du programme. Il arrive que certains chefs de projet aient déjà une équipe pré-établie.
Est-ce qu’il t’arrive de donner ton avis technique sur le tournage ?
C’est possible. Je suis une ancienne technicienne et j’ai mis en place des tournages pendant longtemps. J’ai l’expérience du tournage et de la post-production alors je peux être de bon conseil. Par exemple, sur les questions de formats et leur gestion comme évoqué précédemment… c’est vraiment important que le chargé de production communique avec la post-production. Plus on communique, plus on gagne de temps. Il faut tout anticiper : c’est mon métier.
Tu as une grosse partie de gestion humaine avec ton métier ?
Oui. Il faut vraiment faire attention aux équipes, aux horaires par exemple. Il est important de pouvoir faire remonter les informations aux référents pour certains aménagements humains. Je dois être à l’écoute, dans tous les sens du terme. Mes équipes se sont enrichies avec le temps. J’ai besoin d’assistants techniques et d’assistants de production. Mon équipe varie en fonction de l’envergure du projet. Sur Les Reines du Shopping, j’ai un seul assistant technique par exemple.
Tu es la nounou ?
(Rires) Oui, on m’appelle “maman” d’ailleurs ! Je connais bien les gens avec qui je bosse. C’est important pour qu’ils se sentent bien et aussi parce qu’on ne peut pas mettre n’importe qui sur n’importe quel projet. Chacun a ses spécialités et ses appétences. Il faut aussi, dans l’autre sens, pourvoir les protéger si on ne les sent pas à l’aise sur un programme. Un autre conviendra alors mieux. Il ne faut pas prendre de risque pour eux, ni pour moi.
Qui sont tes référents ?
Mon producteur, le chef de projet et la directrice de production, tout dépend des productions. Il y a également les réalisateurs.
Quelle est ta formation ?
J’ai fait un BEP CAP éléctrotechnique, puis un BAC électrotechnique et enfin, un BTS audiovisuel d’exploitation des équipements. J’ai une formation technique pure et dure. À la sortie de l’école, j’ai commencé à travaillé sur des plateaux TV et des conférences. J’ai fait pendant quelques temps de la vérification de programmes et authoring (sorties DVD). J’ai appris la post-production en lisant la documentation AVID.
Pourquoi as-tu bifurqué vers la post-production ?
Il y avait du travail et cela m’intéressait de parfaire mes “skills” (savoir-faire). Ma collocataire, quand j’ai démarré, bossait dans une société de post-production, elle avait donc accès aux machines. J’ai eu la chance de suivre une des techniciennes qui travaillait avec elle et qui m’a fait passer de la théorie à la pratique. J’ai eu un entretien chez Izard & Compagnie, j’y suis restée quelques temps avant de rentrer chez Atlantis Télévision en tant que technicienne. J’ai rapidement évolué responsable d’équipe et de coordination. Je suis passée ensuite côté client. J’ai fait de la post-production sur du magazine et du documentaire. J’ai travaillé pour la 2ème partie de soirée de Pékin Express pour GTNCO et À mourir de Rire pour Update Prod, J’ai mis en place La Quotidienne pour Jara Prod et je suis arrivée ensuite chez Hervé Hubert au moment des Reines du Shopping.
Tu voulais faire quoi quand tu étais petite ?
Je voulais être vétérinaire. Mais j’ai rapidement changé d’avis… Je n’aimais pas voir souffrir les animaux. J’ai toujours aimé ce qui était technique. J’adorais faire de la mécanique avec mon père par exemple.
Qu’est-ce qui te plaît le plus dans ton travail ?
C’est la mise en place des projets. Le casse-tête chinois du début. Les gens qui vont organiser le projet, les nouvelles personnes et les nouveaux challenges !
Tu dois avoir un lien fort avec Atlantis du fait que tu y aies travaillé ?
Chez Atlantis, je suis comme à la maison. Je ne suis jamais partie en fait. Je suis “à l’ancienne”… Du coup, j’ai un esprit critique qui est juste. Un jour, un assistant m’a vu faire un truc technique et m’a conseillé de postuler chez Atlantis (rires…). À Atlantis ce sont plein de super moments. Par exemple, je bossais sur un documentaire sur le Pardon avec Mireille Darc. Je gérais la logistique de A à Z. Travailler avec une professionnelle comme Mireille Darc et lui découvrir une humanité et une humilité comme jamais ce sont de vrais cadeaux qu’offrent nos métiers.
C’est quoi une bonne chargée de post-production ?
Il faut être à l’écoute, c’est la base. Être à l’écoute du côté éditorial, du côté technique et montage. Quand tu es en lien avec la chaîne, également, il ne faut jamais oublier que tu représentes la société de production pour laquelle tu travailles. En résumé : beaucoup de technique, beaucoup d’anticipation et beaucoup de communication !