Sarah Germon vit une partie de son année au rythme des tournages et montages de Top Chef. Elle partage avec nous son métier de journaliste de divertissement et décrit avec passion ce qui lui plaît dans son quotidien.
Quel est ton métier ?
Dans nos métiers, il y a beaucoup de termes différents pour dire des choses simples. Je suis journaliste. D’ailleurs, au début, les gens ne comprenaient pas non plus qu’il y ait des journalistes pour les émissions de divertissement. Le métier de journaliste est à l’origine est rattaché à des termes sérieux.
Du coup, quelle est la particularité de la forme de journalisme que tu exerces ?
Il y a deux étapes : le tournage et le montage. En montage, je suis chef d’édition. En tournage, je suis journaliste et également à l’oreillette des chefs. Cette année je suis avec Michel Sarran.
Tu es sa petite voix ?
En fait, je le guide sur les épreuves. Je lui redonne les éléments de la séquence afin de la resituer. Il faut savoir ce qu’il s’est passé et quels sont les enjeux. C’est très important pour créer et participer activement aux séquences. Nous sommes en constante relation avec les autres journalistes sur le tournage. Ils nous donnent les éléments permettant justement de faire rebondir les chefs sur les épreuves. Dans la foulée des épreuves, je passe donc à l’interview du chef en question. J’ai aussi à ma charge la réalisation des recettes avec les chefs invités sur le programme, les guests.
Tu pars en tournage ou c’est en plateau ?
Je pars en tournage. Je vais à leur rencontre, dans leur univers avec une équipe de tournage. Ce sont des moments exceptionnels avec des rencontres incroyables. Nous prenons le temps de réaliser une pastille élégante et raffinée dans l’univers de ces grands chefs. C’est une chance de faire ce module. Dans ma vie, jamais je n’aurais pu y avoir accès sans Top Chef.
Quelles sont les rencontres les plus marquantes pour toi ?
Le chef Pierre Gagnaire est incroyable et c’était fou de passer cette journée à ses côtés mais récemment j’ai été impressionnée par Glenn Viel à L’Oustau de Baumanière aux Beaux de Provence. C’est le plus jeune 3 étoiles de France. Ce sont des moments partagés avec des passionnés bourrés de talents. C’est vraiment inspirant.
Qu’est ce qui te plait le plus entre le tournage et le montage ?
J’adore la post-prod. Les rencontres et le rythme du tournage sont top mais le travail de post-production est tellement large. On peut tout faire ! Un rush est un outil pour raconter plein d’histoires différentes. C’est une étape très riche de notre travail. C’est le tetris qui me plaît et le fait de raconter une histoire. En tournage, nous sommes vraiment dépendant de ce qui se passe. En montage, nous avons plus le “lead”, nous sommes plus maître de ce que l’on va raconter.
Quelle est ta formation ?
Après un DEUG de droit, que je n’affectionnais pas particulièrement…, mes parents ont vite compris que je devais changer de voie. Mon père avait un ami qui bossait au Nouvel Obs. J’ai pu y faire un stage et j’ai tout de suite su que je voulais faire le métier de journaliste. Je suis entrée à l’ESJ (école de journalisme). En 3ème année j’ai fait mon stage chez C PROD pour l’émission Capital. J’y étais assistante de rédaction. C’était une bonne expérience mais ce n’étaient pas dans mes thèmes de prédilection. Je suis passé ensuite sur le programme du Morning Live ! C’est important de savoir qu’il y a quelques années, on imaginait pas le métier de journalisme pour du divertissement. C’était un gros rythme, j’y ai beaucoup appris.
Tu es restée dans le créneau du divertissement du coup ?
Oui. J’ai été engagée sur Classé Confidentiel et ensuite je suis restée chez Studio 89 un moment. Il fallait quand même que je sorte du groupe M6 pour découvrir d’autres sociétés et j’ai travaillé avec Guillaume Frisquet chez Angel Production. Je suis rapidement devenue rédactrice en chef, un poste que j’ai adoré. J’y suis resté 2 ans. Ensuite, je suis repartie chez M6 pour les programmes Norbert & Jean, puis Garde à vous ou encore Le Meilleur Pâtissier. J’ai également travaillé pour Warner sur le programme Little Big Star avec Chris Marques, un super programme. Depuis je suis régulièrement sur Top Chef, tant du côté tournage que du côté montage.
C’est une grosse partie de ton année Top Chef
C’est environ 4 mois de mon année. J’ai d’autres projets en cours sur d’autres productions le reste du temps.
Quelle est ta journée type ?
Déjà, il y a une journée avant la journée… 3 enfants à préparer et déposer à l’école. Je commence, en arrivant au bureau, par un café, débriefing avec mes collègues et j’attaque assez rapidement en montage. Je passe voir Fabrice au Gainsbar pour commander à manger. C’est un peu comme à la maison à Atlantis.
Tu voulais faire quoi quand tu étais petite ?
Je voulais être styliste. Je suis toujours dans la création d’une certaine façon.
Sur quel type de projets rêverais-tu de travailler ?
J’adorerais faire du documentaire. Il faut du temps pour çela. J’ai une vie de famille bien remplie et entre le tournage, le montage des émissions, ça laisse peu de temps avec des pauses assez longues pour développer ce genre de projets. Mais il ne faut jamais dire jamais….
Quels conseils donnerais-tu à un jeune qui voudrait faire ce métier ?
Fonces! Il faut faire une école de journalisme si possible pour avoir quelques bases mais ce sont l’envie et l’expérience qui font le reste. C’est un métier génial, on se renouvelle sans cesse et nous avons la chance de rencontrer des gens différents à chaque mission.
Quelles sont les qualités essentielles pour travailler en tant que journaliste de divertissement selon toi ?
Il faut avoir le sens de l’effort. Il faut faire ses preuves constamment et se remettre en question. Il faut apprendre à se prendre des claques et avoir une force mentale importante.
Tu as déjà eu envie d’arrêter ?
C’est parfois difficile quand tu arrives à la fin d’un projet et que tu ne sais pas encore sur quoi tu vas travailler. Par exemple, il y a encore 2 heures, je ne savais pas sur quoi j’allais travailler après Top Chef. Il faut savoir saisir les opportunités tout en sachant ce qu’on ne veut pas faire. Tout cela vient avec l’expérience.