Découvrez le parcours de Matthias Favron, journaliste de métier il aime raconter des histoires et décrypter les situations.
Comment décrirais-tu ton métier ?
Je suis journaliste. C’est ce qui me défini, ce que je suis. Ma fonction, elle, est celle de responsable des magazines et documentaire de TF1 production.
Tu accordes plus d’importance à ta fonction ou bien à ton métier ?
Ma fonction peut varier, changer. Mon métier reste celui de raconter des histoires. Je raconte des histoires de gens en créant des passerelles pour mettre en perspective et décrypter des situations. Peu importe le niveau, le travail reste le même.
Tu as toujours voulu faire ce métier ?
Petit, je voulais être juge. J’avais la vision, l’image de Saint Louis sous son chêne ! J’aimais l’idée de dresser des ponts entre plaignants et victimes.
Quel est ton parcours ?
J’ai fait des études de Lettres à Tours et Grenoble, puis je suis parti en Erasmus à Manchester pour enchaîner par Sciences Politiques à Cologne, en Allemagne. J’ai fait une école de journalisme à Marseille, ce qui m’a permis d’ailleurs de pouvoir mutualiser cette formation avec ma passion pour la plongée. J’ai beaucoup bougé. Je suis allé travailler en presse quotidienne régionale pendant 2 ans, à Nantes, Lille et même … Vierzon. Je me suis éclaté !
Et pourquoi tu n’es pas resté en presse écrite ?
On m’a proposé de diriger l’agence de St Amant Montrond. À 25 ans, c’était flatteur. Mais ça a été le déclic pour me pousser à voir plus loins. Alors, je suis “monté à Paris”, sans aucun contact. Là il a fallu se débrouiller. J’ai même fait des piges pour la revue de l’association bucco-dentaire ! J’arrivais à vivre de piges à droite, à gauche, mais travailler seul était pesant. Alors l’opportunité de faire de la télé est arrivée et je l’ai saisie.
Les documentaires arrivent tout de suite ?
Pas vraiment… Je commence par l’émission Coming Next, présentée par Ophélie Winter. J’étais en charge des sujets sur les tendances à venir. En parallèle je bossais sur Parole d’Expert avec des petits sujets. À l’époque j’étais journaliste pigiste, je bossais pour beaucoup de chaînes différentes, il n’y en avait que 6 à l’époque. De fil en aiguille, j’ai fait des 6 minutes, des 12 minutes, des 26 minutes, des 52 minutes puis des 90 minutes. J’ai même eu la chance d’être au démarrage de Faites entrer l’accusé ! C’est à ce moment que Charles Villeneuve a pris contact avec moi pour lancer le Droit de Savoir. C’était il y a 19 ans. J’y suis resté.
Qu’est ce qui te plaît le plus dans ton métier ?
Le métier de journaliste est génial. Je passe de raconter d’histoires à responsable. Je dirige le pôle magazines et documentaires, je produis aujourd’hui une centaine de magazines et de sujets. Il faut jongler avec les contraintes de l’audiovisuel : ce n’est pas si simple d’amener les gens à se confier devant une caméra. Le challenge est de faire en sorte que ces contraintes ne se fassent pas ressentir. J’aime également le fait de créer des passerelles entre les collaborateurs. La rédaction, c’est la force du collectif.
Quelle importance accordes-tu aux chiffres ?
Nous faisons des sujets pour nous, mais aussi et surtout pour le public. Il y a une importance des chiffres forcément. Une belle courbe ascendante, c’est la preuve d’un bel ouvrage réalisé. C’est une satisfaction d’équipe.
Quel est ton quotidien ?
Je me lève tôt, à 6h00 et je courre ou je fais un peu de sport pour commencer ma journée. Ce sont des moments calmes avant que la maison se réveille. Je bois un café et un citron pressé. J’ai pris aussi l’habitude de laisser des petits post-ils avec des to do lists à mes enfants avant de partir. J’arrive au bureau entre 9h et 9h15, je consulte mes mails et je prépare la journée. Il y a l’organisation, les réunions, les montages. J’échange beaucoup avec les rédacteurs en chef (ils sont 4 au total). L’essentiel de ma journée est de faire le lien entre les attentes de la chaîne et de mettre tout ça en musique avec les rédacteurs en chefs. Je déjeune (si j’ai le temps) et j’enchaîne des visionnages.
Tu vas également sur les tournages ?
Je suis sur le terrain plusieurs fois par an, puisqu’en plus du reste je continue à faire deux documentaires par an avec les Restos du coeur, j’ai rencontré Véronique Colucci qui m’a accordé sa confiance pour ces sujets et d’une certaine manière, c’est une façon de lui rester fidèle. C’est important de continuer d’aller sur le terrain, il ne faut pas oublier les contraintes du quotidien du terrain. Il y a un impact sur la vie personnelle et le reste. On rencontre tellement de gens différents sur le terrain, cela permet de remettre plein de choses en perspectives. Il faut questionner les choses du quotidien. Quand je tourne, j’ai les pieds dedans. Je vois tous les sujets, c’est un enrichissement par procuration. Je ne changerais de métier pour rien au monde.
Qui sont les gens qui composent ton équipe ?
Il y a les chargés d’antenne (nos clients en quelque sorte). Nous travaillons main dans la main, nous avons réussi à créer des liens de confiance avec la chaîne. Nous sommes au service de cette dernière. Les rédacteurs en chef, la production, les monteurs, les mixeurs, équipes de tournage font tous partie de l’équipe. Rien ne pourrait se passer sans eux. La production fait un travail de dingue, une belle équipe. Nous avons besoin les uns des autres au quotidien pour s’enrichir.
D’où viennent les inspirations, idées de sujet ?
Nous avons les plateformes qui permettent de flairer la tendance du moment mais également la lecture évidemment. Personnellement, j’aime la lecture pour m’inspirer. J’ai l’esprit moins engorgé et les idées viennent plus facilement. Je me sens plus créatif après avoir lu un livre quel qu’il soit.
Comment imagines tu ton futur ?
J’espère toujours essayer d’être sur le coup d’après ! J’adorerais évidemment faire des programmes pour des plateformes, mais aussi pour des médias qui n’existent pas encore. Il faut faire des choses qui suivent l’évolution. Et même mieux, tester d’être un peu en avance…
Quel est ton lien avec Atlantis?
J’ai connu les bureaux de la rue du Point du Jour avec 3 salles de montage seulement à l’époque de Charles Villeneuve. C’est vraiment une chance d’être dans un cadre de travail qui rappelle la maison. Ici nous sommes chez les précurseurs de Google et Facebook en terme d’ambiance et de cadre. J’ai un lien affectif avec Atlantis. On vient ici comme à la maison.