Pour Frédéric, sa profession nécessite de bien connaître les métiers attenant au sien pour être un bon chef d’orchestre. Il partage avec nous son parcours.
Quelle est ta formation ?
Je suis originaire de Brest, et, à la base, j’ai fait un DEUG de math, je me destinais à une carrière de prof de math ! Un jour, dans les couloirs de ma fac, je vois des mecs sortir d’une salle avec des instruments et je découvre alors un studio et surtout la possibilité d’une formation de maîtrise en sciences et techniques image et son ! Seulement deux facultés proposaient cette formation à l’époque.
Du coup tu changes de voie ?
En fait, j’ai toujours été passionné par les médias et je suis un grand fan de radio. En effet, je saisie l’opportunité de cette formation pour laquelle seuls 24 candidats étaient retenus et avec un ami, on devient animateurs sur une radio. On fait 3h d’émissions rock par semaine. On a interviewé quelques grands noms ( pour les fans de rock) comme Lemmy le chanteur de Motorhead, Trust, Suicidal Tendencies… C’était la grande époque des radios locales, ça cartonnait et ce serait peut être plus difficile aujourd’hui.
En quoi consistait la formation ?
Nous parcourions l’ensemble des métiers techniques de l’audiovisuel et des médias. La plupart de mes amis se sont mis sur le son et comme je suis arrivé en même temps que les débuts d’Avid. Je me suis mis à fond sur cette formation ! J’ai adoré ! Bon… ma mère pensait que j’allais faire un métier de saltimbanque 😅… mais j’ai persévéré et j’ai bien fait.
À quel moment commences-tu à travailler ?
J’ai eu l’opportunité de faire mon service militaire au sein du département audiovisuel de la Marine à Brest. J’étais matelot, cadreur et monteur. Pendant mon service j’ai eu l’opportunité de commencer dans une boîte de prod à Brest qui m’a appellé pour mon premier sujet Téléfoot! J’arrive ensuite en 98 à Paris chez France Télévisions et je me retrouve en salle de montage pour un sujet foot avec une jeune journaliste qui commençait … Estelle Denis. J’enchaine avec France2 sur la coupe du monde 98 en tant que monteur, puis ensuite tout va très vite. Beaucoup d’emissions pour France Tv, des programmes courts, et au hasard de belles rencontres ( Sylvaine Mignogna, Laurent Lachand) je deviens monteur de l’affiche de Téléfoot tous les weekends. Toutes les semaines je découvrais de nouvelles villes, de nouveaux stades, des ambiances incroyables.
Qu’est ce qui te plaisait le plus ?
Le sport et le foot en particulier. Tu peux raconter des histoires et il y a une belle énergie et des vibrations folles avec les événements sportifs. Ce sera toujours comme ça dans ce domaine.
Parallèlement à ce travail de monteur, Laurent Lachand, alors réalisateur, m’offre la possibilité d’essayer le métier d’opérateur ralentis. Je découvre un autre univers : le direct ! Pas le droit à l’erreur. Je commence à partir sur les événements : coupe du monde en Corée, matchs partout en France etc…
C’est stressant les directs ?
Sur un Direct, il faut rester vigilant. Il y a beaucoup de monde, beaucoup de bruits, beaucoup d’informations et il faut savoir canaliser tout ça tout en restant concentré. Le stress on l’a au début…. Puis on s’en nourrit. Mais les erreurs arrivent aussi, même sans stress. C’est d’ailleurs sur les moments où tu te sens trop sur de toi, invulnérable, que tu vas te planter … Dans ce métier, on se nourrit de chaque petite erreur pour devenir meilleur .
Quels sont tes meilleurs souvenirs ?
Ah! La bande de copains. Ce sont de véritables amitiés qui se sont créées. On se voyait tous les week-ends et nous étions contents de se retrouver.
Arrive ensuite la création du magazine 50 Minutes Inside par les équipes sports de TF1 de l’époque : Charles Villeneuve et Éric Hannezo. Nous étions en 2006. On me confie la gestion de la post-prod et c’est le début d’une nouvelle aventure humaine. On retrouve une famille. Nous sommes passé du Atlantis de la rue du Point du Jour à celui de la rue des Peupliers (la plage). Quelle époque !
Nous vivions au rythme de l’émission, personne ne partait tant que le programme n’était pas livré. Cela fait 14 ans que je travaille sur le programme .
Qu’est ce qui te plaît le plus dans ton travail ?
Le côté chef d’orchestre, meneur d’hommes. Sur les directs, mon équipe est composée d’une vingtaine de personnes, qu’il faut diriger pour faire la meilleure émission possible, c’est grisant .
Quelles sont les qualités nécessaires pour faire un bon réal ?
Il faut être vif, à l’écoute des gens et savoir coordonner les corps de métiers. Surtout, il faut connaître les autres professions et tous les postes de la régie. Humainement il faut pouvoir tirer le meilleur de chacun et savoir prendre des décisions dans l’urgence sachant qu’elles auront un impact sur le programme.
Pourquoi y a t-il si peu de femmes real?
Il n’y a pas de raisons. C’est vrai qu’il y a plus d’hommes mais aucune différence ne justifie qu’une femme ne fasse pas ce métier.
Quels conseils donnerais-tu à un jeune qui veut se lancer ?
Comme je le disais, connaître tous les métiers qui gravitent autour de la réalisation. Il faut être crédible et maîtriser son sujet pour mieux diriger. Savoir donner des ordres à la façon d’un chef d’orchestre. Tout est une question de coordination.
As-tu des rêves, des envies à venir ?
Quand j’ai commencé, je rêvais de faire des émissions musicales. J’ai été happé par le sport et je ne le regrette pas mais j’adorerais réaliser des concerts. Les gros événements aujourd’hui, pour moi, restent dans le domaine du sport. L’inattendu et l’ambiance qu’il y règnent sont irremplaçables.