Comment décrirais-tu ton métier ?
Je dirais que je suis organisateur de « divertissement ».
Je suis prestataire en production audiovisuelle depuis près de 15 ans et je pense avoir été l’un des premiers à devenir indépendant; indépendant ne veut pas dire solo, surtout pas. Ma priorité a toujours été et reste le travail d’équipe.
Comment es-tu arrivé dans ce métier ?
J’ai toujours voulu faire de la télé ! J’étais un grand fan de Dechavanne. Plus jeune, j’avais deux envies : pilote de chasse ou travailler dans l’audiovisuel. Originaire de Normandie, je fais un stage à la SNSM (Les Sauveteurs en Mer) à Cherbourg mais je me rends compte rapidement que je veux faire de la télé.
Après mes études à Caen, je fais l’EFAP. Je commence les stages et j’arrive chez Bataille et Fontaine pour un stage de rédacteur pour leur maison d’édition. Au bout de 3 mois, ils me font un petit contrat. Cette expérience devient mon job en marge de mes études.
Tu restes longtemps chez eux ?
Je démarre mon métier au sein de leur production sur Y’a pas photo!
Je gérais la 3ème partie de soirée, préparation des sujets et montage des magnétos, une expérience polyvalente et enrichissante. Dans les années 90, le chargé de production faisait tout. C’est ce que j’aimais, le côté couteau-suisse.
C’est toujours ce qui m’anime : l’anticipation, l’organisation, la gestion des budgets.
Par chance une place se libère au sein de Loribel (Bataille et Fontaine) et je deviens chargé de production. Loribel produit Y’a que la vérité qui compte et La Méthode Cauet. Je commence sur ces programmes et je rejoins ensuite, en tant que directeur des productions, les équipes de Be Aware, la société de production de Cauet et je reste 6 ans chez eux.
Qu’est ce qui t’a poussé à être indépendant ?
Etre indépendant avec sa propre structure est très courant dans les pays anglo-saxons, je l’avais observé et je me suis dit que c’était le bon moment, il me fallait du changement. De plus, il y a eu la naissance de ma fille, Anouchka. C’est d’ailleurs le nom que j’ai donné à ma société. Quand La Méthode Cauet s’est arrêté, je me suis retrouvé avec une baisse d’activité, beaucoup de choses à gérer mais moins de prod, j’ai sauté le pas après ces 6 années chez Be Aware.
Qui sont tes premiers clients ?
Le hasard fait que je me retrouve à travailler pour des émissions de poker pour différents diffuseurs. C’était très différent de ce que j’avais fait auparavant, un challenge intéressant. En parallèle de ces émissions de poker, j’ai travaillé sur une coproduction entre Cauet et TF1 Prod. C’est là que j’ai fait la connaissance de Frédéric Carne qui marquera un tournant important pour moi le jour où il m’a demandé au téléphone si … j’aimais la danse de salon ! C’est pour moi le début de l’aventure Danse avec les Stars et cela dure depuis 13 ans. Nous avons collaboré avec Frédéric sur de nombreux programmes. Notre amitié sans faille nous a permis de relever des défis de production qui semblaient insurmontables.
Qui sont les gens qui composent ton équipe ?
Aujourd’hui ce sont Sophie Eprinchard et Julia Abecassis qui m’entourent au quotidien. Elles m’accompagnent depuis plusieurs années. Elles sont bienveillantes avec moi et font le succès de ma « Petite » entreprise. Je suis un fidèle. Je ne change jamais mes équipes. Je partage également mes productions avec mes amis marseillais, Florent Affergan et Clément Cellier, depuis plus de 15 ans.
Nous nous répartissons les émissions. J’aime l’idée que rien ne soit pyramidal avec mes collaborateurs, c’est un travail d’équipe, il n’y a pas de hiérarchisation des tâches. En général je préfère travailler avec des femmes. Ce n’est pas un sujet de compétences mais il s’agit plutôt d’un rapport aux gens. Je trouve que les femmes abordent les choses avec plus de rigueur et d’empathie.
Comment arrives-tu dans l’aventure des Césars ?
Nos métiers sont faits de rencontres. Frédéric Dorieux, directeur de la photographie, est certainement celui qui a contribué le plus à mon essor professionnel. Rencontré chez Loribel, il est devenu aujourd’hui mon Grand Ami. Il me présente François Benichou et Laurent Armillei de chez Flab Prod (Entité du groupe Canal+).
Ils me donnent l’opportunité de mettre en place une méthodologie de jeux TV avec Guess my Age, Couple ou pas couple. Je gère le Festival de Cannes et les émissions musicales pour eux ainsi que les émissions évènementielles de cinéma : les Césars, la Mostra de Venise…
Il y a une véritable diversité dans les programmes pour lesquels je travaille, c’est vraiment dynamisant : De la captation d’un concert de Benjamin Biolay à l’Eurovision Junior à Nice en passant par 100% logique.
C’est ta saison 13 de Danse avec les Stars, tu as un rapport particulier à ce programme ?
J’ai un affect particulier en effet. C’est toujours un plaisir de la faire. Je suis la garantie de transparence dans la coproduction entre BBCS et TF1 Prod. Je dois faire en sorte que tout se passe bien. Je suis là si il y a un problème mais mes adjointes gèrent et je suis en totale confiance.
Quelle est ta journée type ?
Je me lève entre 6h00 et 6h30. Je travaille tout de suite et je pars ensuite à la prod (Fonction des programmes en cours). Je suis en général au téléphone tout le long du trajet en voiture. Je gère les urgences. Il y a toujours une prod en cours ou en préparation, tout se croise entre Danse avec les Stars, les Césars etc… Ma journée ne se termine jamais vraiment. Je réponds toujours aux mails, c’est un minimum. Je suis dévoué à ma boîte mais je m’accorde de plus en plus de “respirations”. C’est important. Ma fille est au centre de ma vie. Nous partageons le goût des voyages.
Est-il possible de garder un vrai temps pour soi ?
Oui, depuis quelques mois, je prends vraiment du temps pour moi, c’est devenu ma priorité. Au début c’est difficile de faire la part des choses et puis avec les années on se calme, on gère mieux, on s’organise et on anticipe. Chaque problème a une solution. La télé a ce « truc » magique qui est que quoiqu’il arrive, les choses se font toujours !
Tu te vois où dans quelques temps ?
J’adore mon métier et l’idée de l’associer un jour au monde de la mode me séduirait assez.
C’est quoi un bon directeur de production ?
C’est quelqu’un qui sait bien s’entourer ! Avoir une équipe dynamique et professionnelle est indispensable
Ton meilleur souvenir de tournage ?
En cérémonie de clôture de Cannes sous nous sommes retrouvé à organiser un live sur les marches du palais des festival en last minute avec Sting. C’était un moment dingue ! J’aime les urgences et les défis impossibles. Celui qui m’a inculqué cela et avec qui j’ai relevé beaucoup de défis, c’est Frédéric Pedraza. Je lui en serait toujours reconnaissant.
Quel est ton lien avec Atlantis ?
Je suis avec Atlantis depuis la première saison de Danse avec les Stars. J’aime l’accueil, la typologie des salles et les belles énergies qui circulent ici. En plus d’une force commerciale prévenante et anticipante c’est un lieu comme imaginé ou vécu.