Camille Robiaud tient les rennes de la rédaction du magazine E=M6 depuis 2015. Avec une équipe qu’elle affectionne particulièrement, elle gère ce programme avec passion. Camille nous explique son parcours et nous livre les secrets d’une bonne rédactrice en chef.

Quel est ton métier ?

Je suis rédactrice en chef de E=M6. Je suis chargée de faire en sorte que l’émission sorte bien, en temps et en heure. Il faut qu’elle soit intéressante et qu’il y ait de bonnes audiences, c’est le nerf de la guerre ! Il nous faut faire les bons choix éditoriaux, trouver des idées novatrices. L’émission existe depuis 29 ans, alors ce n’est pas toujours facile.

Comment se passent les conférences de rédaction ?

Déjà, et c’est très important, je suis entourée d’une équipe de pigistes formidable. De Marine (Marine Séhan : coordinatrice de production ndlr) qui est comme mon double à Mario (Mario Morelli : réalisateur ndlr), nous formons une belle équipe. Nous sommes en brainstorming constant. Moi mon truc ce sont les idées sous la douche ! ah ah ! Les idées nous viennent de partout, elles concernent les gens au quotidien. Parfois, les plus folles sont les meilleures. Par exemple, l’autre jour, en bas de chez Atlantis, il pleuvait. J’étais avec Marine et là nous nous sommes demandées pourquoi l’eau ça mouillait ? Et bien … C’est un sujet à venir pour la saison. Nous avons 3 à 4 présentations de pitchs chez M6 chaque année. Nous y proposons 10 sujets à chaque fois.

Comment sont construits les sujets ?

Nous avons un grand thème par émission qui est décliné en 3 sujets. Le challenge est de trouver le sujet novateur. Le fond doit être très rigoureux et scientifique mais la mise en forme originale et fun. Il faut divertir les gens tout en leur apprenant quelque chose. Notre bureau est parfois transformé en labo d’expériences pour tester nos idées. Après les tournages nous partons en montage. Je suis très exigeante et minutieuse donc je fais les finalisations des sujets personnellement. Nous les validons ensuite, souvent avec Olivier ( Mac Lesggy ndlr), nous sommes assez complémentaires, c’est vraiment bien de travailler ensemble. Et c’est toujours dans la bonne humeur.

C’est quoi ton parcours ?

Après une licence en Lettres modernes puis un an à l’IFP d’Assas, je suis passée par la case stages dans différentes sociétés de production. Puis enfin la première pige ! Je me souviens avoir été payée 800 francs pour mon premier sujet ! Je ne sais plus sur quoi c’était, mais j’étais euphorique !Ensuite, j’ai passé 10 ans chez Julien Courbet, c’était d’abord chez Glem puis Quai Sud. C’était l’âge d’or de la télévision. J’étais journaliste et je suis passée rédactrice en chef de Sans Aucun Doute en 2001. Ensuite, j’ai travaillé chez TF1 Prod, Tout sur l’Ecran et Ligne de Front (société de production de Bernard de la Villardière). C’est chez ce dernier que j’ai commencé les longs formats magazine, j’y ai beaucoup appris. Venant de l’infotainment (désigne la tendance à traiter l’ensemble des programmes et des informations avec les procédés du divertissement, ndlr), c’était un nouvel exercice pour moi. Je suis restée 3 ans chez De La Villardière (Ligne de Front). Je suis ensuite partie travailler chez Pallas avec Eric Pierrot. Pallas et Link partagent leur bureau. Un jour, Anne Simounet (Directrice générale de Link) m’a proposé le poste de rédactrice en chef pour E=M6. Je changeais d’univers, c’est un beau cadeau cette émission. Tous les jours c’est le bonheur.

C’est quoi ton quotidien ?

Je commence toujours par un café et une clope ! J’arrive à 10h et je ne pars jamais avant 20h. Je check mes emails en arrivant, je traite les urgences et puis je me fais une “to do list”. Je raye au fur et à mesure de la journée ce que j’ai fait. Dans la semaine j’ai des récurrences : lundi c’est mixage, je pose ma voix sur les sujets de l’émission. Le mercredi c’est la journée que j’appelle “raviolis”, c’est le jour où nous modifions les sujets avant que ça ne parte chez M6. Le jeudi c’est souvent visionnage avec Olivier, parfois également le vendredi. Tout est très bien rythmé et organisé par notre prod : Gégé (Géraldine Mulliez ndlr). Et entre tout ça il y a de nombreux points d’étapes avec les journalistes et les conférences de rédaction.

C’est quoi un bon rédacteur en chef ?

Je dirais que c’est quelqu’un qui a de l’instinct, qui aime ses équipes et qui a envie de les valoriser. J’ai formé beaucoup de stagiaires qui sont devenus journalistes, j’adore ça. Et puis un bon red. chef doit être juste. Il doit dire quand c’est bien et quand ça ne l’est pas. Tout est constructif. Il ne faut jamais se reposer sur ses lauriers.

Quel est ton lien avec Atlantis ?

C’est une grande maison Atlantis. Quand je suis arrivée, je n’arrêtais pas de croiser des gens que je connaissais. Et puis j’ai de la chance, Boulogne c’est ma ville alors je viens bosser à pied. J’aime arriver chez Atlantis le matin: il y a la musique et l’accueil avec Alvina ! Et … Régis à la Paillote : il est incontournable. Avant je ne faisais jamais d’apéro, maintenant je descends avec les équipes, c’est vraiment chaleureux et sympa. Pour conclure en fait, je bosse dans la meilleure boîte, pour la meilleure émission et dans les meilleures conditions depuis 26 années que je travaille ! Pourvu que ça dure !