L’ancien directeur Général en charge du développement et des programmes TNT et Câble chez Fremantle a pris la tête des opérations de WBITP en France il y a un peu plus d’un an, il partage avec nous son parcours riche et déterminé.
Quel est ton parcours ?
J’ai toujours voulu faire de la télé, j’aime l’idée que le divertissement rentre chez les gens. Je suis de la génération NPA et Dechavanne, c’est tout une culture audiovisuelle. Petit, j’avais deux passions: le foot et la télé. Rapidement, j’ai compris que le foot resterait un hobby… J’ai eu mon bac à 17 ans et, afin d’assurer un diplôme, j’ai fait la fac de Dauphine où j’ai passé une maîtrise en économie. J’ai eu des années fac assez dynamiques. Je faisais partie du BDE et en parallèle de mes études j’ai monté une société avec mon cousin.
Dans quel domaine ?
C’était une société de livraison de plats à domicile. Elle s’appelait : “Madame est servie !”. Nous avions un gros rythme. Il fallait tester les restos, livrer le soir, nous étions aux prémisses du service à domicile. Nous avons eu jusqu’à 15 employés. Nous avions un fonctionnement artisanal et c’était une belle expérience. J’ai appris la gestion d’une société à 23 ans avec ses bons et ses mauvais côtés : la gestion du personnel, la baisse de la TVA, les conjonctures… J’ai arrêté au moment où justement la conjoncture devenait compliquée.
Tu continuais tes études en parallèle?
Je trouve un DESS auquel j’ai décidé de postuler : D2A (droit, économie et gestion de l’audiovisuel ) à La Sorbonne. Il me fallait un stage et Carole Rousseau, qui cherchait un stagiaire me contacte. J’avais déjà des engagements par rapport au début de la mission mais nous trouvons un compromis et je suis engagé. C’est très important de garder ses valeurs. Je n’aurais jamais laisser tomber des engagements pris, même pour le stage de mes rêves.
Comment se passe cette première expérience ?
Très enrichissante. Et ça a été un moyen de me faire repérer par la rédactrice en chef (Alexia Laroche-Joubert) en suggérant d’enregistrer plusieurs fins d’émission avec les différents matchs potentiels plutôt que de dire tout de suite sur TF1 les 8ème de final…Je suis ravie, mes deux passions sont réunies. J’évolue et je passe de stagiaire à la signature de mon premier contrat de travail. Je travaille principalement en tant que journaliste sur “Exclusif”. Je reste près de 2 ans chez eux.
Tu enchaînes ensuite en production ?
Oui. Je suis Emmanuelle Gaume sur Nul Part Ailleurs. J’écrivais ses textes à l’époque. Je continue sur Plus de Zapping et je créé une petite séquence : “Le Rebond“, puis un droit de réponse à des clashs entre personnalités. Une fois l’aventure Canal terminée, je rejoins l’équipe du Morning Live au poste de rédacteur en chef.
Comment arrives-tu sur le Morning?
Ils cherchaient un rédacteur en chef et plusieurs personnes d’horizons différents me disaient que ce poste était pour moi. Je passe l’entretien et suis pris et je fais la première saison avec Michael Youn à l’antenne. C’est un réveil à 4h15 en quotidienne. C’est encore une fois une super expérience au sein d’une équipe talentueuse sur un programme où tous les jours il fallait se réinventer. C’était un très gros rythme, comme toute les personnes qui font des matinales. On y apprend beaucoup. De plus, j’étais sur du divertissement fort en contenu ce qui imposait un rythme et une bonne humeur quotidienne.
C’est à ce moment là que tu intègres Studio 89 ?
Tout à fait, je me lance dans le développement et je créé Tubissimo, C’est l’after, Le meilleur de, La coupe du monde du rire, ainsi qu’une série de primes. Au bout de quelques années, j’ai une nouvelle proposition de mon ami Edouard Duprey. Ce dernier, qui venait de devenir directeur des programmes de Fremantle, donne mon nom à Monica Galer. Je rejoins alors la team Fremantle. Je reste 13 ans chez eux à la direction de la création puis directeur général adjoint en charge du développement. Mon successeur au même poste des années plus tard devient Edouard, ce sont les belles histoires de la vie. Aujourd’hui c’est l’aventure WBITVP. Je suis arrivé en pleine période Covid, à l’ère des réunions teams.
Comment tu as géré cette période justement ?
Je me suis construit au sein de Warner par rapport au moment que nous vivions. Ce n’est pas simple de trouver le juste équilibre pendant cette période, on a tous beaucoup appris et nous apprenons encore.
Quels sont les programmes d’actualité pour Warner ?
Les Mamans, Les reines de la route, Affaire Conclue avec un nouveau plateau et un retour chez les gens : La grande braderie de Lille par exemple ou encore les puces de Lyon. Après cette période Covid, nous sommes contents de pouvoir reprendre les rencontres avec les gens. C’est aussi la saison 9 de Super Nanny. Il faut sans cesse se projeter, être proactif.
C’est quoi un bon patron ?
C’est quelqu’un qui essaye de mettre les membres de son équipe dans les meilleures conditions pour leur finalité. J’essaye d’en faire mon quotidien. Il y a plusieurs choses essentielles selon moi pour que cela fonctionne bien : créer une impulsion constante, partager les informations ( chacun travaille mieux quand il sait pourquoi), donner envie d’arriver à ses fins et toujours trouver le bon équilibre. Il faut du temps dans une entreprise et s’imprégner des gens et de la culture de l’entreprise. Aujourd’hui, il faut vendre des programmes. Quand on vend des programmes, on donne du travail. Le respect ne se demande pas, il se gagne.
Qui sont les gens qui composent ton équipe ?
Christine Maillard à la finance (DAF/CFO), Jérôme Elduayen, directeur des productions et Renaud Rahard le directeur des programmes, sans oublier le service développement clé dans cette période en « manque » de créativité, un service qui va d’ailleurs se renforcer dans les prochaines semaines…. Je suis également accompagné au quotidien de Caroline, mon assistante. Ensuite il a évidemment tout ceux qui fabriquent nos contenus. Nous faisons un métier où les gens de l’ombre ne sont pas vus. On ne se rend pas compte des équipes qui sont derrière, c’est un travail de création et de fabrication qui peut être long.
Quelle est ta semaine type ?
Il y a toujours un point en début de semaine. Il faut vérifier que les informations soient bien passées. Je partage de mon côté au reste de l’équipe les nouveaux éléments. Il y a des réunions hebdomadaires. J’ai aussi les rendez-vous chaîne.
Quelle est ta plus grande fierté ?
Je suis un jour dans un ascenseur avec des gens que je ne connais pas et ils se parlent du programme de la veille sur lequel j’avais travaillé en terme élogieux. C’est vraiment enthousiasmant. On fait plaisir aux gens. Le divertissement est essentiel. Les avis des téléspectateurs sont toujours valorisant.
Je vois qu’il y a une culture très pop dans ton bureau. En arrivant chez Warner il y a des références très inspirantes non?
Oui ! De Bugs Bunny aux Super Héros en passant par The Wire, c’est une belle opportunité que de faire partie de cette entité à un panel aussi large.
Tu regardes quoi à la télé?
En ce moment, House of the Dragons, Tokyo Vice et Le Flambeau.
Quel est ton rêve?
Faire la série Nikita. Me lancer dans la fiction. Il faut essayer de trouver la meilleur façon d’associer un format à des talents. D’avoir le package de rêve!
Qu’est ce que tu préfères dans ton métier ?
Aujourd’hui c’est conclure une vente de programme.
Quels conseils donnerais tu à quelqu’un qui veut se lancer ?
Il faut aimer ça ! Il faut avoir une opinion, un avis et la passion. La télé se transforme aujourd’hui. Il faut se projeter. Il apporter un nouveau regard et des suggestions pour la faire évoluer.
Tu te vois où dans 10 ans?
À l’international ! L’envie c’est de continuer à divertir. À l’étranger on voit une nouvelle typologie de marché.
Est ce que tu as un objet qui ne te quitte pas?
Oui. J’ai toujours sur moi mes premiers jetons de poker. J’avais 18 ans, c’était en Tchecoslovaquie. Ils sont dans ma poche au quotidien !