Quel est ton métier ?
Je suis rédactrice en chef du magazine 50 Minutes Inside depuis 5 ans. Ce qui consiste à sortir 52 émissions par an avec toute l’équipe. Cette équipe est constituée de 25 journalistes ainsi que des documentalistes et la production. Je gère également le budget de l’émission, les tournages en extérieur. C’est plus qu’un travail éditorial et ça me plaît.
C’est quoi : “Sortir une émission” ?
Il faut choisir le sommaire dans un premier temps. Il faut assister les journalistes, valider les sujets. Je ne suis pas seule pour tout ceci, je suis accompagnée de 4 adjoints. C’est un travail d’équipe. Les idées émergent avec les journalistes et elles sont validés par Frédéric Pedraza (directeur général adjoint TF1 production, ndlr) et Philippe Balland. Une fois les choix définis, c’est à mon équipe de gérer leur fabrication.
Quel est le rythme de ta semaine ?
Tout commence le lundi par la conférence de rédaction. Certains sujets sont prévus pour une diffusion à la fin de la semaine en cours, d’autres pour plus tard. Ma semaine est rythmée par la fabrication de ces sujets et leur validation. Je fais des allers-retours entre mon bureau chez TF1 et la post-production chez Atlantis. Le jeudi nous tournons les plateaux avec Nikos et il y a quelques plateaux en extérieur pendant l’année. Il y a une véritable évolution du rythme hebdomadaire sur ce programme. L’équipe est plus importante tout comme l’émission qui a un format plus long aujourd’hui. Au début, le rythme était extrêmement soutenu et beaucoup des sujets sortaient la veille de la diffusion. Aujourd’hui nous anticipons au maximum et nous avons un chef d’édition avec qui je partage le rythme. Il m’arrive également de poser ma voix sur les sujets. C’est une tâche que j’aime bien. On coupe les téléphones et on ne regarde pas ses emails le temps du speak, ça fait du bien. Dans tout ceci, je dois répondre aux attentes des uns et des autres tout le long de la semaine.
Quel est ton parcours ?
J’ai un parcours très classique. J’ai fait Sciences Po à Lyon, d’où je suis originaire, puis j’ai passé un an dans une fac anglophone au Canada. Ensuite, j’ai fait une école de journalisme, le CUEJ à Strasbourg. Et j’ai fait mes débuts à LCI en journalisme cabine (journaliste cabine c’est le rédacteur commentateur) et j’y faisais également un peu d’antenne. J’avais envie de grands reportages et quand C dans l’air s’est créé, j’ai été embauchée par eux. J’ai eu la chance de couvrir des conflits, des élections, les présidentielles de 2002 par exemple. C’était pour des sujets de 5 minutes. À 25 ans, on nous confiait la responsabilité de sujets importants, une responsabilité motivante.
Tu dois avoir des souvenirs fous de ces tournages ?
Pour certains oui. Quand tu es à la frontière d’un pays en conflit, ce n’est pas anodin. À Kaboul, après la guerre, j’ai fait un sujet sur les femmes … c’est forcément prenant. Un an après cette expérience, j’ai été embauchée chez Emmanuel Chain pour : Merci pour l’info. Puis je suis arrivée chez M6 avec C Prod sur Secret D’Actualité et 66 minutes. Entre tous ces déplacements il me fallait gérer ma vie de maman. Un jour, en repassant chez moi juste pour récupérer une brosse à dent avant de repartir, je me suis dit que ce n’était plus possible, je ne voulais plus bouger. On m’a proposé un poste de rédactrice en chef sur France 2 le temps d’un été, qui a été très formateur. Puis, j’ai été embauchée par TF1 prod comme rédactrice en chef adjointe de 50’ Inside. Je venais pour une année, cela fait 8 ans que j’y suis !
Qu’est ce qui te plaît le plus dans ton métier ?
J’aime la fabrication, j’aime l’esthétique de l’image, le montage et la précision, la rigueur. Il faut savoir se renouveler et c’est ce challenge qui me plaît. Je suis également très motivée par les gens avec lesquels je travaille. J’ai la chance de pouvoir choisir mon équipe et c’est un plaisir de bosser avec eux chaque jour.
Quel est ton lien avec Atlantis ?
Ici, mon bureau c’est le canapé ! J’y ai dormi, mangé, fait des réunions ! Tous les vendredis soir je les passe sur ce canapé. Atlantis, c’est la maison. J’ai commencé le yoga avec Atlantis Bien-Etre d’ailleurs. Mais, mon souvenir le plus marquant chez Atlantis, c’est quand, le soir des attentats du 13 novembre, nous avons tous passé la nuit à suivre seconde après seconde ce qui se passait depuis notre espace de montage, ici. C’était irréel, nous n’osions pas sortir, nous étions une dizaine. Nous sommes repartis au petit matin.
C’est quoi une bonne rédactrice en chef ?
C’est quelqu’un qui sait fabriquer et qui connaît les contraintes. C’est également une personne qui a fait elle-même ce qu’elle demande à ses équipes. La rigueur est requise, particulièrement dans notre domaine. La construction de nos sujets n’est pas toujours facile, surtout quand ils portent sur un thème “léger”. Il faut du contenu, du rythme et rien d’approximatif. C’est en demandant l’impossible qu’on obtient des résultats, il ne faut pas l’oublier.
Tu travailles sur d’autres projets ?
Oui, je produis également des documentaires pour les secondes parties de soirée. J’ai également en charge l’émission culture Clap, pour la TNT, ce sont 20 minutes hebdomadaires.
Quelles sont tes autres passions ?
Les voyages ! Je voyage énormément. Mon dernier voyage était au Sri Lanka. 50 minutes Inside avec les sujets “voyage” me donnent des idées ! C’est ma grande passion, quand je peux.
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