Renaud Rahard a la charge de la fabrication des programmes produits par Warner Bros. Passionné par l’audiovisuel, il a un parcours riche et varié qui fait de lui un instinctif qui aime fédérer les équipes.
Quel est ton métier ?
Je suis directeur des programmes. Dans la chronologie de création et fabrication d’une émission, il y a un directeur du développement (ici Déborah Fazel) qui propose des programmes au producteur (Jean-Louis Blot), qui, lui, doit les vendre. Ces programmes sont soit en provenance du catalogue Warner, soit des créations achetées chez d’autres distributeurs. Une fois ces émissions vendues, elles deviennent notre histoire car il faut les fabriquer.
Comment se passe la fabrication ?
Il faut, en premier lieu, comprendre le format. Il faut savoir ce que l’on veut raconter. C’est le premier point que j’aborde avec Jean-Louis (Blot ndlr) et Déborah (Fazel ndlr). Ensuite, il faut embaucher les bonnes personnes pour fabriquer le programme. Il faut savoir fédérer les énergies pour que tout le monde ait envie de bosser sur le programme. L’important est de livrer quelque chose dont nous sommes fiers. C’est le principe de base. En résumé, j’ai la responsabilité du programme jusqu’à qu’il soit livré à la chaîne.
Quel est ton quotidien ? As-tu des habitudes ?
Chaque matin, ma porte est ouverte à ceux qui ont besoin d’échanger sur les programmes en cours de fabrication. On se réfère à moi pour tout ce qui concerne la mise en place des programmes et je dois les regarder avant de les faire partir à la chaîne. On se doit également d’être présent sur les tournages et en post-production aussi et d’être à l’écoute des producteurs et chefs de projets. Dans mon métier, il faut apprendre à se poser les bonnes questions et suivre son instinct.
Comment s’organise ton travail ?
C’est un travail de fabrication avec les autres équipes, de la direction des productions ( ici, Jérôme Elduayen) à la ou au chargé(e) de production, en passant par l’artistique, il nous faut sans cesse partager les informations. Pour le contenu, je vois régulièrement Jean-Louis Blot pour échanger façon ping-pong ! Il y a également le casting sans lequel l’émission ne se ferait pas. Il faut trouver les bonnes personnes, c’est une équipe très importante. Ensuite, il y a les producteurs, rédacteurs en chef, coordinateurs, chef déco, directeur lumière, réalisateur, ingénieur du son etc. Ce qui est le plus important, c’est de faire en sorte que chacun, à son poste, se sente concerné par l’émission. Il faut prendre la mesure de sa place et de son rôle dans la chaîne de fabrication. Par exemple, si la personne qui va chercher l’animatrice est à la bourre, l’animatrice va être stressée, cela va se ressentir et le tournage n’aura plus le même ton !
Qu’est ce qui te plaît le plus dans ton travail ?
Je dirais que ce sont plutôt des moments qui me plaisent. Particulièrement, quand l’émission livrée à la chaîne correspond à ce que nous avions imaginé. Il y a une réelle satisfaction quand il y a une correspondance entre l’histoire racontée, le ton, le récit, la couleur que tu veux lui donner et le programme livré.
Quel est ton parcours ?
Je faisais du droit, et pendant mes études, d’ailleurs sans que mes parents le sache, j’ai fait un stage à Libération qui s’est rapidement terminé en poste de pigiste. J’y suis resté 2 ans. Ensuite, après un passage à Radio France Internationale, Dominique Cantien et Christophe Dechavanne, m’ont proposé de les rejoindre sur l’émission : C’est encore mieux l’après-midi. Au début j’ai résisté mais j’ai finalement craqué quand ils m’ont proposé un reportage au Festival de Cannes pour un des sujets. Je suis resté 10 ans aux côtés de Dechavanne. J’étais sur Ciel mon mardi, où j’étais rédacteur en chef, journaliste, j’y ai également fait de l’antenne.
Christophe m’a ensuite confié le lancement de Combien ça coûte en prime sur TF1. C’est avec ce programme que j’ai commencé la production. Après une pause de 4 ans pour lancer une marque de prêt-à-porter haut de gamme, je suis revenu en télé au moment du lancement de Match TV où j’avais la charge de la quotidienne. Ensuite, je suis passé chez Fremantle pour le lancement de D&CO, et prendre la suite de la Nouvelle Star, devenant l’adjoint de Marie Genet (directrice des divertissements chez Fremantle, ndlr), c’est à ce moment là que j’ai appris mon métier actuel.
Tu voulais faire quoi quand tu étais enfant ?
Je voulais être vétérinaire. Mais bon c’est banal non ? Les enfants veulent être vétérinaires, pompiers etc… Après j’ai voulu devenir cavalier professionnel. Mais c’est le métier de journaliste qui m’a plu. En fait, je viens d’un univers assez sérieux et là, je mets du sérieux au service du divertissement. Ça me convient parfaitement.
C’est quoi ta journée type ?
Je me lève tôt ! Vers 6h30. J’ai la chance d’habiter près d’une forêt alors quand j’en ai le temps j’en profite dès le matin. En arrivant au bureau je suis un peu médecin ! Je prends la température des urgences et de ce qui se passe. Je débriefe, j’ai des rendez-vous chaînes et des choses à visionner. Je commence également par un café, puis un deuxième, puis un troisième etc.
Ton bureau est chez Atlantis, comment tu t’y sens ?
Ce que j’aime ici c’est l’ergonomie. Une ergonomie absolue. Je vais en post-prod quand je veux car c’est sur place, je passe au mix ou encore je déjeune sur place… Tout est mis à disposition pour que nous ayons des conditions de travail au top.
Tu parlais de l’instinct par rapport à ton métier. C’est important pour toi ?
Oui. C’est important tout le temps. Dans nos métiers il faut écouter son instinct. Si la moindre interrogation reste en tête, il ne faut pas la laisser passer. Si tu rentres le soir et que tu gardes un doute sur un choix pris précédemment, il y a forcément une raison. Il faut savoir se remettre en cause et s’écouter aussi. C’est ça suivre son instinct.